Les Tribulations d’une Niçoise dans le Far Ouest !!! Volet 12
Très chers Tous & Toutes,
Juste un petit billet, pour vous donner un peu de nouvelles en cette fin de weekend.
Comment allez-vous ? Avez-vous eu beau temps ?
Ici, comme la jolie madame de la météo nous l’avait prédit, il a fait plutôt gris et venteux.
Ben oui c’est le pays de la Loire… alors, en même temps… il faut bien un peu de grisaille de temps en temps, après la semaine lumineuse que nous avions eu, c’est fair play…
Mais bon, ça restait tout de même peu motivant pour une promenade en ville ou en vélo… J’ai d’abord enfilé un joli pull tout doux, et ce joli pantalon en soie qui glisse et fait une jolie silhouette.
J’avais envie de me détendre et de trainer un peu, tranquille dans mon nid, alors, je me suis préparé un thé, sur un fond de Corinne Bailey Rae, accompagné de macarons.
Oh et puis, cette semaine, j’avais déniché à la Fnac, un petit livre, bien féminin, qui se boit comme du petit lait et que j’ai dévoré d’un trait…
Doudou, qui ne craint pas la pluie, a pris son courage à deux mains et est sorti faire un tour.
Il est revenu avec des emplettes pour le dîner du soir et un bouquet de roses… bien rouges… juste pour moi… n’est-il pas adorable de s’être souvenu que le samedi, j’aime un nouveau bouquet pour égayer la maison ?
Ce genre de petites attentions… c’est magique, cela ne coûte pas très cher, ce n’est pas un diamant non plus, mais j’y suis tout de même deux fois plus sensible.
Comme il n’est pas très expressif ni très romantique, cela m’a fait doublement plaisir.
Voilà, nous avons cuisiné une recette le soir, tous les deux, et discuté un peu.
Cette soirée du samedi est passée tranquillement.
Le dimanche aussi, j’étais d’humeur paresseuse, et ça fait beaucoup de bien.
Nous nous sommes levés tard, sortis acheter de la viennoiserie sous la pluie…
Fait un brin de ménage en musique… et en rythme avant de nous affaler devant un bon film.
Je n’avais pas voulu le voir au cinéma, je préférais attendre de lire le livre avant.
Il s’agit de La Couleur de Sentiments.
Je l’ai lu pendant mes vacances de Noël, chez mes parents, en Côte d’Ivoire.
Autant dire que je l’ai dévoré, en deux jours.
Je lisais partout, en voiture quand on sortait avec ma mère, dans la cuisine avec ma nourrice, dans ma chambre jusqu’au petit matin.
J’ai lu, ri et pleuré.
Je pouvais comprendre Miss Skeeter, qui recherche sa nourrice Constantine et qui est malade de détresse de ne pas savoir ce qui lui est arrivé.
J’ai moi-même eu l’extrême chance d’avoir une nourrice.
Elle est arrivée chez nous j’avais seulement quelques mois, et elle tout juste 20 ans.
Elle s’appelle Bernadette, mais je le prononçais « dadet ».
J’ai bientôt 31 et elle est encore là, à se soucier de nous, à discuter, rire, pour nous appeler à nos anniversaires…elle n’oublie jamais. Elle m’a appris à me tenir debout et à penser par moi-même, à avoir un avis.
On me dit souvent que je suis solaire… c’est grâce à elle. Le soleil de notre maison c’est Elle.
Je l’aime comme ma mère et je ne conçois pas ma famille sans l’y inclure.
Alors, ce livre, il me parle beaucoup.
Miss Skeeter était en colère de voir comment ses amies traitaient leurs domestiques alors qu’elles avaient été élevées par ces dames.
Je ne suis pas blanche, je suis métisse.
Pour ma nourrice, cela revient strictement au même.
J’ai vite compris, que pour un ivoirien, un métisse, ne sera jamais un des leurs, ce sont des enfants « toubabous » (blancs). C’est comme ça.
Pourtant, elle nous aime mon frère et moi, comme ses propres petits.
C’est un livre magnifique, extrêmement détaillé.
Le vocabulaire employé est simple et direct, comme quand ma nounou discute avec nous, il n’y a pas de tournures de phrases, les choses sont dites crues avec honnêteté.
Le film ne pouvait pas retracer toute cette histoire avec les détails, mais, il est extrêmement bien ficelé et les actrices sont toutes fabuleuses.
Oui, j’ai à nouveau ri et pleuré… j’ai été moins en colère, que pendant ma lecture car tous les passages n’y sont pas…
Si vous ne l’avez pas vu ni lu, essayez de faire l’un ou l’autre.
Ces personnes ont souffert. C’était il y a si peu de temps… dans les années ’50… j’ai trouvé des photos où ma grand-mère, Mamie Blue, portait les mêmes robes, des sacs similaires et ces mêmes souliers à sockettes blanches.
On ne peut pas ne pas se sentir concernée.
Le livre nous raconte comment un jeune garçon noir a été battu pour s’être trompé de toilettes (il n’y avait pas d’inscription sur la porte)… il est mort de ses blessures.
Dieu n’oublie pas ses enfants, aujourd’hui, c’est un homme noir qui dirige l’Amérique.
Alors voilà, comment j’ai passé mon après midi du dimanche.
Assise sur mon canapé, dans les bras de doudou, emmitouflée dans ma couette, à boire du lait, et à renifler dans mes kleenex.
Une fois le film fini, il m’a fait un gros câlin, pour me consoler, et puis j’ai pu dire à dadet que je l’aime et qu’elle est fabuleuse.
Je n’ai pas résisté. J’ai fini par m’endormir sur le canapé.
Il m’a réveillée vers 19h, pour m’emmener dîner dehors.
Ainsi, j’ai découvert « l’entrecôte ».
Nous avons poireauté bien 40 minutes dehors puis dans le sas, avant de parvenir en bout de file d’attente pour une table de deux.
C’est à notre tour d’être placés quand deux horribles bonnes femmes nous sont passées devant, avec la complicité de la brunette de l’accueil… Françoise, qui aurait du je crois leur passer un coup de fil, mais qui apparemment n’en avait pas eu le temps….
Elles étaient complètement saoules et impolies.
Mon sang n’a fait qu’un tour.
La même Françoise est ensuite revenue nous placer, mais c’est très mal me connaître que d’espérer que j’en serais restée là.
J’ai patienté qu’on prenne ma commande pour leur demander si il y avait des faveurs particulières pour les habitués, pour les alcooliques voire pour les deux ou s’il fallait soudoyer Françoise de l’accueil pour éviter de faire la queue comme tout le monde.
Je n’ai pas crié. Ma voix était suffisamment cinglante pour lui faire comprendre qu’il me faudrait une très explication pour me faire taire.
Il est parti chercher la chef des rangs.
Qui m’a dit que l’accueil niait connaître ses deux autruches…
Je lui ai donc fait remarquer, que je n’aime pas qu’on insulte mon intelligence.
Par chance, les personnes qui attendaient eux aussi après nous, se sont trouvés placés juste à nos côtés… ils avaient donc subi la même indélicatesse, et se sont chargés de témoigner de la scène.
Françoise est donc venue s’excuser, s’engageant à ce que cela ne se reproduise plus.
Je n’ai pas fait plus d’histoires.
Ce restaurant qui vante ses mérites sur un site comme une brasserie de haut niveau, est et reste une brasserie.
La population reste assez « bof » et si la viande et les frites sont correctes, c’est vrai, la qualité de service laisse apparemment à désirer.
Un endroit que je ne vous recommande donc pas.
D’abord en vue de l’attente, ensuite au vu des manigances qui d’après la chef de rang sont coutumières (elle n’est pas très douée pour la comm’ celle-ci… elle aurait pu éviter de s’en vanter), et parce que pour ce que c’est ce n’est pas gratuit.
Malgré cet épisode désagréable, nous avons passé un bon moment, surtout nous avons pu trinquer à la naissance d’une jeune demoiselle, Charlotte… et discuté de ce que nous pourrions lu apporter comme cadeau. Il y a des jolies choses en ce monde, autant ne pas perdre son temps avec des gens laids et mal élevés (juste les remettre à leur place lorsqu’ils nous manquent de respect).
Nous sommes rentrés tranquillement, en passant devant cette fontaine, qui il n’y a pas si longtemps était complètement gelée.
Voilà, juste quelques émotions en cette fin de semaine.
Je vous souhaite une bonne reprise,
De très gros bisous,
EllA